Affaires Africaines
Créé en Novembre 2021, Affaires Africaines est un think tank spécialisé dans l’étude des Relations Internationales et des défis sécuritaires en Afrique subsaharienne. Nous proposons des travaux de recherche en accès libre et des services de consulting destinés aux acteurs politiques et de la société civile pour leur permettre de prendre des décisions éclairées.
Un manque de recherche sur des thématiques clés
Malgré l’importance de la recherche académique pour pouvoir apporter des solutions durables aux défis sécuritaires africains, il existe un manque criant d’instituts africains spécialisés dans l’étude des Relations Internationales et des défis sécuritaires.
En effet, dans son rapport 2020, Onthinktanks, une organisation recensant les think tanks dans le monde, montre qu’en moyenne, le continent dénombre cinq instituts par Etat. À titre indicatif, la même année, ces chiffres étaient de 41 pour l’Europe et de 198 pour l’Amérique du Nord. Selon le même rapport, les instituts africains sont focalisés sur cinq thèmes :
- La Gouvernance/transparence (51%),
- L’environnement /ressources naturelles/énergies (50%),
- Les politiques sociales (48%),
- Le commerce/économie/ finance (46%),
- La sécurité alimentaire/agriculture (44%)
Ce faisant, plusieurs thématiques clés au Sud du Sahara sont sous-étudiées, elles incluent (mais ne sont pas limitées à) :
- La place de l’Afrique dans les Relations Internationales ;
- L’impact des programmes d’aide au développement sur la sécurité humaine, et sur les transitions socioéconomiques et politiques ;
- L’impact des missions des ONG internationales, et des missions de stabilisation de l’ONU sur la sécurité humaine, les pratiques démocratiques et la stabilité politique ;
- Les « politiques africaines » des grandes puissances et leurs effets ;
- Les activités des groupes terroristes, paramilitaires, de la criminalité transnationale organisée, et des entreprises de sécurité privée et leurs effets ;
- Les facteurs endogènes et exogènes expliquant les conflits armés, l’instabilité politique et l’insécurité ;
- Les pratiques des multinationales et leurs effets sur la sécurité humaine ;
Affaires Africaines propose des solutions !
Ces lacunes ont motivé la création d’Affaires Africaines. Nous aspirons donc, au travers de nos publications et services, à contribuer à améliorer les compréhensions des défis sécuritaires africains et à enrichir les débats publics et académiques.
Affaires Africaines est résolument tournée vers l’identification de solutions durables et actionnables. Pour ce, chaque article dispose d’une section « recommandations » en toute fin, adressée aux acteurs de la société civile, à la classe politique et parfois aux journalistes en fonction des conclusions. Le but est d’aider ces acteurs à prendre des décisions éclairées et à trouver des solutions pacifiques aux problématiques sécuritaires étudiées.
Nos valeurs
La motivation d’Affaires Africaines est de permettre aux acteurs et aux populations des régions étudiées de se réapproprier les questions de sécurité les concernant via des études reposant sur des données empiriques et sur un corpus littéraire.
Notre travail étant d’intérêt public, nous refusons tout financement public pour garantir une ligne éditoriale indépendante d’une part, et proposons un accès libre à l’ensemble de nos contenus d’autre part.
Toutefois, étant une petite structure, nous nécessitons un financement participatif, et des sources de revenus régulières, sans quoi il sera impossible de pérenniser notre travail. C’est pourquoi nous proposons des abonnements (annuels, mensuels et des contributions ponctuelles), des services de consulting, et sommes ouverts à tout partenariat.
Vos financements sont utilisés pour…
Salaires :
Étant une petite structure, notre budget est pour le moment extrêmement limité, nous ne disposons donc que d’un seul chercheur. Votre soutien permettra de lui garantir une source de revenus stable et d’améliorer ses conditions de travail et de vie. Un soutien conséquent permettra également d’embaucher.
Frais de recherche :
- Achat de livres et d’articles de journaux académiques (Jstor, Cairn), accès à des archives nationales et des bases de données ;
- Achat de logiciels de collecte et de traitement de données (Stata, XlStat)
Déplacements professionnels et événementiel :
- Interviews, archives nationales etc…
- Organisation d’évènements (Conférences, séminaires, workshops)
Site web et matériels :
- Développement web et veille du site, hébergement WordPress, plugins WordPress (WP Rocket, Ahrefs, Mailpoet),
- Achat de matériel (micro, caméra, enregistreurs),
Communication :
- Plaidoyer auprès de la classe politique et de la société civile,
- Promotion de nos contenus sur les réseaux sociaux (Twitter),
Les réalisations d’Affaires Africaines
En moins d’un an, nous avons publié 8 articles impactants ! Voici les sommaires de trois d’entre eux :
Porté par la France et annoncé le 24 mars 2022, l’initiative Food & Agriculture Resilience Mission (FARM), est un projet de partenariat public-privé entre la France, les Etats membres de l’Union européenne (UE), du G7, de l’Union Africaine (UA) et des entreprises multinationales françaises, européennes et étasuniennes.
D’après les autorités françaises, l’initiative a pour mission de promouvoir « la sécurité alimentaire des pays les plus vulnérables » en réaction aux effets de la guerre en Ukraine sur les prix de l’alimentation, sur les productions domestiques, et sur l’accessibilité en blé.
Cependant, le caractère intéressé de la politique étrangère française de l’ère coloniale à nos jours interroge sur l’existence d’autres objectifs officieux, en particulier si l’on considère les discours officiels et le contexte international. À cet effet, trois questions centrales sont posées : la guerre en Ukraine aggravera-t-elle l’insécurité alimentaire au sud du Sahara ? Quels seront les effets de l’initiative FARM dans les Etats subsahariens visés ? Et enfin, comment ces effets informent-ils sur les objectifs sous-jacents de la France en Afrique ?
Les données suggèrent que l’initiative FARM est une réaction au soutien politique des Etats africains à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine. En effet, 44 % des Etats ayant affirmé leurs soutiens ou leurs neutralités lors du vote de la résolution des Nations Unies visant à condamner l’attaque de l’Ukraine (AE/ES-11/L.1) sont africains.
Ainsi, les effets de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire en Afrique sont des prétextes permettant de faciliter l’accaparement des terres arables cultivées et non cultivées Africaines par les multinationales françaises et américaines, et ce, afin de générer plus de profits. Cet accaparement des terres arables se fera au détriment de la sécurité et de la souveraineté alimentaire, et générera une dépendance durable des Etats subsahariens visés en matière d’alimentation.
Cette dépendance, servira de levier aux Etats-Unis et à la France pour mieux imposer leurs volontés aux Etats africains sur les questions internationales, notamment sur l’Ukraine. L’article suggère donc que le but de l’initiative est d’empêcher la Russie d’intensifier ses relations avec les Etats africains visés, et de faciliter la stratégie de renversement du régime Poutinien initié par les Etats-Unis en 2014.
Le 10 juillet dernier 49 soldats ivoiriens ont été arrêté à l’aéroport International Président Modibo Keita-Senou de Bamako (Mali). En s’appuyant sur les provisions de la convention DFPKO/DFS National Support Element (NSE), l’article suggère que l’arrestation des 49 soldats était justifiée.
De plus, depuis 2019, sept rotations ivoiriennes affectées à la sécurisation de bases logistiques de la compagnie aérienne allemande Sahel Aviation Service, opèrent illégalement au Mali pour les mêmes raisons. Et ce, avec la complicité de la précédente administration malienne.
Cependant, dans l’état, il convient d’ouvrir une enquête afin de déterminer si l’on peut qualifier les militaires ivoiriens de mercenaires au vu des provisions de la convention de l’organisation de l’Union Africaine (OUA) sur l’élimination du mercenariat en Afrique. Par ailleurs, de 2012 à 2022, aucun contrat signé entre la compagnie aérienne allemande, la Côte d’Ivoire et/ou la Minusma n’est recensé. En revanche, deux contrats signés le 19 août 2021 entre l’entreprise allemande et la mission d’assistance des Nations unies pour l’Irak – MANUI/UNAMI, pour des transports logistiques sur le territoire malien ont été identifiés. La légalité de ces contrats et la possible implication de l’Allemagne interrogent et doivent alerter les autorités maliennes et les Etats membres de l’ONU sur le fonctionnement des missions de Peacekeeping.
En RDC, le groupe armé terroriste d’origine ougandaise, Allied Democratic Forces (ADF), est graduellement devenu le groupe armé attirant le plus l’attention des chercheurs, de l’ONU et des forces de sécurité opérant dans le nord-est de la RDC. Cet attrait s’explique par la hausse significative des attaques et du nombre de morts causés depuis 2014, par son allégeance prêtée à Daech en juillet 2019, puis par sa proclamation de septembre 2020 la définissant comme la province de l’État Islamique en Afrique Centrale (ISCAP).
Si le Département de la Défense américain (DoD) a confirmé ces liens entre l’EIIL et les ADF en 2021, le dernier rapport des experts de l’ONU en RDC de juin 2021 affirme ne pas avoir pu examiner de données établissant de liens hiérarchiques probants entre les deux organisations terroristes. Il n’existe pas non plus de consensus au sein de la littérature à ce propos.
Ainsi, cet article se focalise sur la nature des relations entretenues entre l’EIIL et l’ADF. Pour ce, tous les articles publiés dans la rubrique « sécurité » du média congolais actualite.cd ont été constitué en une base de données. Allant d’octobre 2016 à mars 2022, cette base de données permet d’analyser de manière précise le mode opératoire, employé par l’ADF, ses zones d’activités ses objectifs et ses stratégies.
Cette analyse, couplée à la prise en considération de l’histoire et des conclusions apportées par la littérature, permet d’observer des similitudes marquantes entre le modus operandi de l’ADF et la théorisation de l’EIIL des étapes de la création d’un État Islamique. Par ailleurs, plusieurs faits en apparence anecdotiques suggèrent deux points importants.
Premièrement, il existe d’intenses échanges financiers, humains et technique entre l’ADF et l’EIIL au moins depuis 2018. Deuxièmement, la politique étrangère saoudienne de création et de soutien de groupes terroristes dits « Islamistes » de la guerre froide à nos jours, est directement impliquée dans la création de l’ADF d’une part, et indirectement responsable de son rapprochement à Daech d’autre part.